Le film de Leïla Morouche et Oriane Brun-Moschetti est autant un film sur la société algérienne d’aujourd’hui que sur l’utilité sociale du cinéma. En libérant la parole et en réveillant les moments du passé, les réalisatrices nous offrent un visage plein d’émotion de la société algérienne comme on la voit rarement en France. Au lendemain de l’indépendance de l’Algérie, René Vautier, cinéaste militant, considéré comme « le papa » du cinéma algérien, met en place les ciné-pops. Les réalisatrices font revivre, en sa compagnie, le dispositif des projections itinérantes et sillonnent le pays en ciné-bus (Alger, Béjaïa, Tizi Ouzou, Tébessa) pour entendre la voix des spectateurs sur la situation politique, la jeunesse et les conditions de vie des hommes et des femmes aujourd’hui.