Son nom n'aura brillé que quelques années dans les génériques du cinéma français. Avec la froideur butée qu'exige le personnage, elle campe en 1921 une des filles du "Père Goriot". Haute silhouette mince et mélancolique, bouche petite et fiévreux regard noir dans la pâleur du maquillage, en 1923 elle est parfaitement l'humble jeune fille de banlieue que le métier de mannequin chez Drecoll change en créature de rêve, sous la houlette de Tony Lekain, dans "Métamorphose". Quelques mois plus tard Germaine Dulac l'utilise de façon moins personnelle dans "Gossette". Or cette conquérante en herbe est déjà « divorcée et mère de deux petites filles », confie Mon Ciné le 28 août 1924. Janvier 1926 les magazines annoncent qu'elle est en train de tourner à Nice, pour la Stoll, les extérieurs d'un film de Matheson Lang censé se dérouler en Extrême-Orient, dont le titre n'est pas précisé. Puis elle va à Londres interpréter, avec Jean Dehelly, "Sahara Love". Après cette expérience britannique, Monique Chrysès se laisse oublier. La fin du cinéma muet la plongera dans une ombre d'où elle ne ressortira en 1932 que le temps d'un petit rôle dans un film de Gennaro Dini, "La Voix qui meurt".